Coupable d’une nouvelle prestation insipide face à l’équipe de France, Cristiano Ronaldo a quitté l’Euro 2024 par la petite porte. Muet sur l’ensemble de la compétition et inexistant à la pointe de l’attaque portugaise, le buteur de 39 ans a vécu un enfer. De quoi mettre définitivement fin à son histoire avec la Seleção das Quinas ? La question se pose.
«C’est sans aucun doute mon dernier Euro mais rendre les gens heureux est ce qui me motive le plus. Le fait qu’il s’agisse de mon dernier Euro ne me rend pas émotif. C’est plutôt le sentiment de joie que j’éprouve lorsque je vois mes supporters, ma famille et l’affection qu’ils me portent». Voici ce que déclarait Cristiano Ronaldo quelques minutes après la qualification arrachée par les siens contre la Slovénie. Une nouvelle fois titularisé face à l’équipe de France, lors des quarts de finale de l’Euro 2024, l’attaquant d’Al-Nassr a pourtant rendu une copie pour le moins indigeste, éloignée des émotions tant recherchées par l’intéressé. Invisible à la pointe de l’attaque portugaise et globalement sevré de ballons, le quintuple Ballon d’Or n’a jamais réellement pesé dans ce choc perdu au bout de la nuit, au terme d’une séance de tirs au but parfaitement gérée par les Bleus (0-0, 5-3 t.a.b).
CR7 n’était que l’ombre de lui-même…
Une prestation cataclysmique symbolisant finalement le rendement famélique de l’ancien Madrilène outre-Rhin. Avec neuf ballons perdus, un petit tir cadré en trois tentatives, quatre duels remportés sur les dix disputés et aucune différence faite, CR7 aura, ainsi, passé une soirée cauchemardesque, confirmant tristement le poids des années. Loin de ses plus belles heures, l’ancien attaquant de Manchester United et de la Juventus Turin, crédité d’un 4 par la rédaction FM, s’est surtout illustré par son impuissance et sa maladresse technique. Parfaitement pris par la charnière centrale tricolore et imprécis quand l’occasion se présentait (93e), l’international lusitanien (212 sélections, 130 buts) n’aura finalement eu comme seul lot de consolation ce penalty transformé face à Mike Maignan. Insuffisant toutefois pour espérer continuer l’aventure allemande.
«La performance de l’équipe était en hausse par rapport aux matchs précédents, mais le capitaine n’a pas suivi. Il n’a pas réussi à créer des liens avec ses coéquipiers, ni à imposer sa présence dans la surface. Sur la seule occasion qu’il a eue, créée par Francisco Conceição, il a tiré dans les nuages. Il fait ses adieux aux Européens sans avoir marqué, mais laisse derrière lui un héritage qui mettra du temps à s’oublier», résume de son côté A Bola, attribuant au passage la note de 5 au Portugais. Tête basse, le natif de Funchal a donc officiellement quitté la compétition sans laisser un souvenir impérissable au peuple portugais. Et les chiffres confirment l’impression visuelle…
Premier joueur de l’histoire à atteindre le cap des 30 matches disputés à l’Euro, le Portugais n’aura jamais trouvé le chemin des filets au cours de cette épopée. Présent dans le onze de Roberto Martinez contre la République Tchèque, la Turquie, la Géorgie, la Slovénie et donc les Bleus, le droitier d’1m88 sera, en effet, resté muet pendant 486 minutes. Une éternité et une grande première pour celui qui disputait son sixième et, très certainement, dernier Euro. Un terrible échec pour la nouvelle coqueluche du football saoudien. Présent au micro de SportTV après la rencontre, son sélectionneur ne souhaitait pourtant pas accabler ses joueurs, y compris son capitaine.
La légende portugaise doit-elle définitivement dire stop ?
«Après le match, le vestiaire était plein d’émotions. Ce que Pepe a fait, le capitaine (Cristiano Ronaldo, ndlr)… Nos joueurs vont beaucoup grandir de cette expérience. La personnalité, les occasions, la façon dont nous avons créé le danger dans le dernier tiers. C’était une performance qui nous fait regarder vers l’avenir avec une grande fierté», assurait ainsi l’Espagnol de 50 dans des propos relayés par Record. Relancé sur la longue accolade entre CR7 et Pepe à la fin de ce choc, Rúben Neves tenait, lui aussi, des propos élogieux, au sujet des deux légendes portugaises. «Le moment de Cristiano et Pepe ? Nous savons tous qu’ils sont deux grandes références dans notre pays et dans notre football. Je pense qu’ils méritaient de repartir avec une victoire. Nous avons tout essayé. Surtout, remerciez-les pour l’exemple qu’ils sont, non seulement sur le terrain mais pour ceux qui vivent avec eux dans les camps d’entraînement», confiait-il sur Channel 11.
«Le câlin signifie beaucoup… Ce n’est pas le moment parce que c’est très douloureux et ensuite nous en parlerons. J’aurai le temps de parler de mon avenir, nous devons traverser cette grande douleur, nous avions la capacité de gagner la course, et maintenant nous devons relever la tête», avouait de son côté Pepe sur «SportTV». Si la tristesse primait, vendredi soir, sur toutes autres considérations, nul doute que l’avenir de CR7 sera lui rapidement (re)discuté en terres portugaises. «L’âge est une grâce qu’il faut mériter et non un poids qui nous écrase», rappelait Jacques de Bourbon-Busset et, aujourd’hui, force est de constater que les 39 printemps du génie portugais sont surtout devenus un poids écrasant. En football, il faut parfois se résigner à dire adieu aux idoles et cette heure - aussi tragique que redoutée - a peut-être sonné pour la légende portugaise.
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