Le Boca Juniors accueille ce dimanche soir son rival de River Plate pour le traditionnel Superclásico. Un match particulier pour les habitants de Buenos Aires qui cache également une actualité très chaude…
A quelques heures du Superclásico argentin, opposant les deux monstres du football sud-américain du Boca Juniors et de River Plate, dans le cadre de la 7ème journée du championnat, La Bombonera se prépare pour une nouvelle joute légendaire. Mais derrière cette affiche tant attendue en Amérique du Sud, une autre actualité ne cesse de faire couler beaucoup d’encre ces derniers mois dans le pays champion du monde en titre. En effet, alors que la municipalité de Buenos Aires continue son bras de fer avec le Boca Juniors, des travaux doivent être faits dans l’enceinte des Xeneize. Et plusieurs projets s’opposent déjà.
« A quelques jours de l’anniversaire de notre club, c’est un plaisir de partager avec vous le projet d’un nouveau stade avec deux fois plus de capacité, afin que tous les membres aient la possibilité de voir les matches. Sans démolir la Bombonera. Sans quitter La Boca. Nous sommes les plus grands, nous le méritons », pouvions-nous lire dans le message publié par Jorge Reale, l’un des candidats à la prochaine présidence du Boca Juniors, annonçant la construction du futur stade du mythique club argentin. Reale a déjà tout compté : il pense aux capitaux étrangers et au pré-vente de nouveaux abonnements avec un compte simple. Si 30 000 places sont vendues à 5 000 dollars pièce pendant une période de dix ans, elles empocheront 150 millions de dollars - soit la moitié du coût prévu pour l’ensemble des travaux.
Sin tirar la Bombonera.
Sin irnos de La Boca.
Somos el mas grande, nos lo merecemos.
Un stade… sur l’eau !
Pour contrer les problèmes actuels de la capacité de La Bombonera, qui enregistre une affluence maximale de moins de 60 000 sièges, le plan de Jorge Reale comprendrait plus de 100 000 sièges. Ils pourraient même atteindre 128 000 comme nombre maximum, alors qu’ils seraient de 107 000 si les mesures de sécurité sont maintenues, ce qui indique que 75% des stades devront disposer de sièges : «Nous pouvons avoir le meilleur et le plus grand stade du continent ; un comme celui que méritent plus de 315 000 membres de Boca et qui pourrait être l’un des principaux sites de la Coupe du monde 2030», a poursuivi Reale, qui a pris le temps de visiter l’île Demarchi, un terrain situé à un peu plus d’un kilomètre de La Bombonera, à l’extrémité sud de Puerto Madero et appartenant au quartier de La Boca, où se trouvent des chantiers navals, des entrepôts et des ports et la centrale thermique de Costanera. Selon les explorations réalisées par le cabinet d’architecte, le terrain permettrait la construction d’un stade dans le secteur.
Sur un terrain des 12 hectares qui composent l’île de Demarchi se trouvait la ville sportive de Boca Juniors dans les années 60 et 70. Et il y avait le rêve tronqué de l’ancien président Alberto J. Armando de construire une nouvelle Bombonera d’une capacité de 150 000 personnes. qui aspirait à être inaugurée le 25 mai 1975 et à accueillir la Coupe du Monde 1978. Le nœud du problème est de savoir comment le club du Boca va reprendre les terres qui appartiennent au gouvernement national : le bras de fer fait déjà rage et des contacts ont été établis pour rechercher des options concernant leur transfert. À leur tour, les dirigeants potentiels de Boca devront coordonner avec les autorités du gouvernement de la ville de Buenos Aires le rezonage et la planification de nouvelles routes qui relient l’île au quartier. Actuellement, l’accès terrestre le plus proche de La Bombonera à l’île de Demarchi se fait via l’Avenida Don Pedro de Mendoza jusqu’à l’Avenida Elvira Rawson de Dellepiane. Un autre point fondamental est de déterminer ce qu’il adviendra de la Bombonera actuelle dans le futur. En principe, il est prévu qu’il accueillera des matchs de football féminins et juniors, ainsi que des matches plus petits et des événements spéciaux. En attendant, ils souhaitent en faire une sorte de Colisée romain, avec des visites guidées pour les touristes les jours où il n’y a pas de football.
L’année 2023 reste, à bien des égards, l’une des plus historiques pour l’Argentine. D’abord sur les plans politiques et économiques, puisque les prochains mois seront décisifs pour le pays avec l’élection présidentielle prévue le 22 octobre 2023. Si le président de gauche sortant, Alberto Fernández, bien qu’éligible à un second mandat, ne se représente pas, le contexte ambiant est toujours bien compliqué avec une inflation record, l’une des plus élevées au monde, de 6,6 % de hausse des prix en février 2023, ce qui augmente le total à 102,5 % d’inflation sur un an. Du jamais vu depuis 1991. Mais aussi à l’échelle culturelle et sportive où l’Albiceleste de Lionel Messi a rejoint le toit du Monde, en battant la France tenante du titre en finale de la Coupe du Monde au Qatar. Du côté du Boca Junior, l’un des clubs les plus mythiques d’Argentine, des élections auront également lieu en décembre pour élire la nouvelle direction du club dirigé aujourd’hui par Jorge Amor Ameal. Le dossier de la future Bombonera est au cœur des différentes campagnes présidentielles pour le club argentin.
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