Que devient la sélection de la Russie ?

Par Aurélien Macedo
4 min.
Aleksandr Golovin avec la Russie @Maxppp

En guerre avec l’Ukraine depuis deux ans, la Russie n’a pas disputé un match officiel depuis novembre 2021. Une longue période en marge du football mondial que la Sbornaya tente de traverser.

Les relations entre la Russie et l’Ukraine étaient tendues depuis février 2014 et l’annexion de la Crimée par la Russie, la situation a pris une autre ampleur le 24 février 2022 quand le gouvernement de Vladimir Poutine a lancé une intervention armée sur l’Ukraine. Un tournant dans ce conflit qui dure depuis 10 ans et qui a eu des impacts économiques, militaires, diplomatiques et sociétaux majeurs. Le sport et le football ne sont pas épargnés également puisque la Russie a été sanctionnée par la FIFA et l’UEFA. La première l’a disqualifiée de la Coupe du monde 2022 où elle était encore en course lors des barrages. La seconde l’a punie de l’Euro 2024, des Ligues des Nations 2023 et 2025 tout en interdisant aux clubs toute participation aux compétitions européennes.

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Pour ce qui est de la sélection russe, la Sbornaya, celle-ci n’a plus disputé de match officiel depuis le 14 novembre 2021. À l’époque, la Russie se déplaçait en Croatie pour se qualifier pour la Coupe du monde 2022, mais elle avait perdu 1-0. Condamnés aux barrages, les joueurs russes ont finalement été disqualifiés. Une première compétition de ratée et une seconde au programme avec l’Euro 2024 qui se déroulera cet été où la Russie n’a pas été conviée aux éliminatoires. En Ligue des Nations même son de cloche. En Ligue B avant l’édition 2023, la Russie a été directement disqualifiée et s’est vu reléguer en Ligue C. Pour l’édition 2025, elle n’a même pas été intégrée au tirage au sort.

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La Russie toujours mise de côté

Alors que la guerre se poursuit, la possibilité de voir la Russie revenir dans le football international semble inimaginable à court terme. Toujours sanctionnée, la Russie est régulièrement pointée du doigt, à l’image d’un match amical contre la Bosnie-Herzégovine annulé suite aux pressions publiques. Autre cas similaire, la volonté de l’UEFA de réintégrer les équipes jeunes russes (U16 et U17) qui a été vivement pointée du doigt et où de nombreuses nations ont appelé au boycott et ce qui a conduit à l’association qui gère le football européen à rétropédaler. Comme une chimère, la possibilité de voir la Russie rejoindre l’AFC, la confédération asiatique revient souvent sur la table, mais elle n’est pas vraiment populaire au pays. «Il y a quelques mois, j’ai dit que penser à l’Asie était prématuré, mais maintenant, c’est une opportunité que nous devrions considérer» avait d’ailleurs expliqué Alexander Dyukov, le président de la fédération en novembre 2022, mais la situation n’a pas changé.

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Si les nations asiatiques pourraient accepter d’affronter la Russie, son impopularité auprès des autres nations européennes rendrait toute participation à la Coupe du monde impossible même en cas de changement de position de la FIFA. La réintégration de la Russie lors des compétitions internationales dépendra plutôt d’un apaisement de la situation entre la Russie et l’Ukraine. Ce qui ne semble clairement pas d’actualité et dans le pays des Tsars, on en est conscient. «L’équipe russe a disputé deux matches amicaux face au Tadjikistan (0-0) et l’Ouzbékistan (0-0). Malheureusement, la plupart des pays refusent de jouer des matches face à la Russie. Par conséquent, l’équipe joue en Asie. Maintenant, l’entraîneur regarde surtout les jeunes joueurs et ne pense pas aux résultats. L’équipe nationale travaille et compte faire un jour son retour lors des tournois internationaux.» nous expliquait Dmitrii Zimin journaliste pour Championat avant le Mondial 2022.

Amicaux et binationaux

Outre ces deux rencontres (et une victoire 2-1 contre le Kirghizistan en septembre 2022), la Russie a davantage joué en 2023. La Sbornaya s’est éloignée de l’Europe et a trouvé des adversaires à travers le monde comme l’Iran (1-1), l’Irak (2-0), le Qatar (1-1), le Cameroun (1-0), le Kenya (2-2) et Cuba (8-0). Pour ce rassemblement de mars, les Russes défieront la Serbie ce jeudi et le Paraguay ce lundi 25 mars. Enfin une rencontre en Europe pour l’équipe de Valeriy Karpin qui se présente avec un effectif rajeuni, mais aussi des joueurs évoluant en Europe contre Daler Kuzyaev (Le Havre), Aleksandr Golovin (AS Monaco), Aleksey Miranchuk (Atalanta), Yuri Lodygin (Panathinaikos), Andrey Lunev (Qarabag) et Arsen Zakharyan (Real Sociedad). Des renforts de poids puisque jusqu’à septembre 2023 seuls les joueurs évoluant en Russie étaient appelés.

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Si la Russie a accentué son travail en termes de formation, l’absence de possibilité de disputer des compétitions internationales à court et moyen terme joue contre la Russie. Sur les dernières saisons, quelques joueurs binationaux ont préféré opter pour une autre équipe. Parmi eux, on peut compter Saba Sazonov (Torino) qui a choisi la Géorgie ou encore Edgar Sevikyan (Ferencvaros) et Nair Tiknizyan (Lokomotiv Moscou) qui ont choisi l’Arménie. Retrouvant une régularité avec des adversaires à chaque trêve internationale depuis le début de la saison, la Russie reste limitée par de faibles perspectives d’avenir. Misant sur la jeunesse et tentant de rester compétitive, la Sbornaya reste dépendante de la situation politique de son pays.

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