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Irvin Cardona : «à Saint-Etienne, je suis redescendu en Ligue 2, mais dans un club de Ligue 1»

Par Sebastien Denis
8 min.
Irvin Cardona en pleine communion avec les supporters des Verts après son 2e but face à Bordeaux @Maxppp

Venu se relancer à Saint-Etienne après quelques mois compliqués en Bundesliga, Irvin Cardona vit la meilleure période de sa carrière et reste notamment sur 8 buts inscrits sur les 11 derniers matches de L2. Maillon fort d’une équipe des Verts bien partie pour remonter en Ligue 1, l’ancien Monégasque, qui a fait chavirer tout Geoffroy Guichard face à Bordeaux il y a quelques semaines, s’éclate et n’a qu’un objectif, celui de ramener l’ASSE dans l’élite… avant de réfléchir à quel sens donner à la suite de sa carrière. Entretien.

Foot Mercato : Irvin, comment vous vous êtes retrouvé à Saint-Étienne cet hiver ?

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Irvin Cardona : j’étais en Allemagne et par manque de temps de jeu, de confiance et de pas mal de choses, j’ai pris la décision d’aller discuter avec le directeur sportif d’Augsbourg fin 2023 pour lui dire que j’aimerais partir en prêt. J’avais plusieurs clubs qui étaient intéressés pour un prêt de six mois, mais j’avais déjà décidé d’aller à Saint-Étienne. C’est un club qui s’intéressait à moi depuis un bon moment. Et j’étais partant dans ce projet de remonter en Ligue 1. J’avais besoin d’un nouveau challenge, de retrouver du plaisir pour me sentir bien.

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FM : l’ambiance, la ferveur et l’engouement autour de ce club ont joué dans ta décision ?

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IC : bien sûr. Alors pour la ferveur, c’est bien mieux que mes attentes. Je savais qu’il y avait une belle ambiance à Sainté, mais là c’est une ambiance digne de la Ligue des Champions, c’est totalement fou.

«Contre Bordeaux, un stade qui explose comme ça, c’était franchement impressionnant»

FM : vous voulez parler notamment de l’ambiance lors du fameux match face à Bordeaux ?

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IC : pour moi c’est le plus beau match de ma carrière en termes d’ambiance, en termes de scénario. Je n’ai jamais vécu un retournement de situation comme ça dans un match et un stade qui explose comme ça, c’était franchement impressionnant, magnifique. Le premier but est beau parce que c’est une frappe de loin, mais c’est vrai que le 2e est plus spectaculaire et surtout en toute fin de match. J’ai reçu pas mal de messages aussi qui m’ont touché. Des gens qui me disent qu’ils se rappelleront toute leur vie de ce match.

FM : vous marchez sur l’eau ces dernières semaines (8 buts sur les 11 derniers matches de L2), avez-vous l’impression d’être dans la forme de votre vie ?

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IC : je vis ma meilleure saison, en plus personnellement, ça se passe très bien. Collectivement on gagne les matches, on est dans nos objectifs pour l’instant. Il reste quelques matches, il faut qu’on se donne à fond pour y arriver.

FM : vous ne voulez pas trop parler de vous, mais quand même, deux fois consécutivement meilleur joueur du mois de L2, ça compte quand même ?

IC : c’est vrai que j’ai eu ces deux trophées de joueur du mois, mais comme je le dis souvent, si j’ai eu ces deux récompenses c’est que derrière l’équipe elle suit. Souvent un attaquant dépend des joueurs qui sont derrière lui. Si les joueurs qui sont derrière sont un peu en dessous, forcément l’attaquant va être moins performant. Aujourd’hui c’est un travail collectif qui fait que j’arrive à gagner des trophées aussi.

«Ce groupe a la capacité de faire de grandes choses»

FM : vous parliez d’objectif, c’est bien évidemment celui de monter en Ligue 1 ?

IC : on est à fond pour jouer la montée, c’est l’objectif principal. Ce qu’il faut c’est de continuer à enchaîner les bonnes performances et éviter de perdre, ce qu’on fait plutôt bien ces dernières semaines (ndlr : 10 victoires, un nul et une défaite sur les 12 derniers matches de L2). On est deuxième du classement, nous avons notre destin entre nos mains.

FM : vous avez été champion de France avec Monaco au début de votre carrière, vous avez connu plusieurs clubs. Mais là on sent vraiment qu’il y a un état d’esprit, quelque chose de fort qui vous unit. Que ce soit au niveau des joueurs ou du coach pour faire quelque chose de grand.

IC : oui clairement, ce groupe a la capacité de faire de grandes choses. C’est un groupe qui est très soudé, qui a une grosse force mentale. On l’a vu contre Bordeaux, même mené, on n’a rien lâché et on a vu le résultat. Et c’est ce genre de détails qui peut faire la différence à la fin.

FM : à titre individuel, dans quelle position êtes-vous le plus à l’aise ? Plutôt dans l’axe ou plus sur le côté ?

IC : forcément, je vais être obligé de répondre sur le côté en tout cas dans le système où on joue. C’est vrai que j’ai beaucoup d’espaces, je n’ai pas mal de ballons, j’arrive à me créer pas mal d’occasions aussi. Après en ce moment, je joue dans l’axe, c’est un poste que je connais bien aussi et j’essaie de faire au mieux pour être performant et aider l’équipe. Quand je jouais à Brest, je jouais également aux deux postes, mais on jouait souvent 4-4-2 et je jouais la plupart du temps avec Charbonnier ou Steve Mounié devant, donc c’est encore différent. Là je joue seul en pointe, il y a moins d’espaces, les défenseurs sont plus sur moi…

FM : plus globalement, de par vos performances et vos buts, on sent que vous avez franchi un cap depuis votre arrivée chez les Verts…

IC : le fait d’avoir été en Allemagne m’a aidé à franchir un cap pour de multiples raisons. Car c’est vrai que dans ma carrière, ça ne m’est quasiment jamais arrivé de marquer autant de buts en si peu de temps. Après je pense que je peux faire encore mieux, en étant notamment plus adroit devant le but. J’en manque une belle contre Bordeaux, une que normalement je dois mettre au fond.

FM : en parlant de l’Allemagne justement, comment expliquez-vous que ça n’ait pas fonctionné à Augsbourg pour vous ?

IC : ça n’a pas fonctionné comme prévu. Déjà au niveau culturel, ça n’a pas été simple. Après comme je l’ai déjà dit, c’est un entraîneur qui m’a fait venir en Allemagne avec une direction qui avait validé ma venue. Ils se sont tous fait virer. Un nouveau coach qui ne me connaissait pas est arrivé, je pense que j’ai pas vraiment eu ma chance, du moins dès lors que le nouveau coach est arrivé.

FM : est-ce que pendant cette période de prêt, Augsbourg prend des nouvelles de vos performances ou garde le contact avec vous ?

IC : non, je n’ai aucune nouvelle depuis que j’ai quitté le club cet hiver.

FM : parce que la fin de saison approche, et vous n’avez pas d’option d’achat dans votre prêt. Quel est votre état d’esprit par rapport à votre avenir ?

IC : pour être honnête aujourd’hui, je n’y pense pas vraiment. Mon objectif c’est déjà que le club monte et de finir la saison de la meilleure des manières en marquant des buts et en ne me blessant pas. Après on verra les portes ou les options qui vont s’offrir à moi.

FM : est-ce que c’est compliqué pour vous d’imaginer retourner à Augsbourg cet été ?

IC : compliqué oui et non parce qu’ils font aussi une bonne saison (ndlr : ils sont actuellement 8e de Bundesliga). Honnêtement, je ne sais vraiment pas. Pour en discuter régulièrement avec ma famille, j’ai pas vraiment évoqué avec eux la possibilité de retourner en Allemagne. Je vis dans l’instant présent surtout qu’actuellement je suis dans une bonne période, donc j’essaie de rester focus sur les matches week-end après week-end. C’est pas encore le moment de penser à mon avenir.

«Je n’ai aucun regret sur la carrière que j’ai pu faire»

FM : l’objectif reste malgré tout d’évoluer dans une première division pour vous, que ce soit en France, en Allemagne, ou ailleurs ?

IC : évidemment, après que ce soit en France, en Allemagne ou en Espagne… Si je reste à Saint-Étienne ça sera la Ligue 1, si je retourne en Allemagne ça sera la Bundesliga… Dans tous les cas ça sera en première division.

FM : cela reste courageux de redescendre d’un niveau pour rebondir. Vous en êtes l’exemple parfait…

IC : bien sûr, il y avait un peu de ça. Redescendre d’un cran, reprendre du plaisir, marquer des buts, être dans une bonne spirale, réaliser de bonnes performances pour pouvoir repartir. Après de mon point de vue, je suis redescendu en Ligue 2, mais dans un club de Ligue 1. OK il y a une différence de niveau, mais au niveau du travail à l’entraînement ou en match, il n’y en a pas, c’est la même qu’en Ligue 1.

FM : pour terminer et pour en revenir à vous. Vous avez été champion de France avec Monaco avec Mbappé, Bernardo Silva, Radamel Falcao ou encore Benjamin Mendy (7 matches joués toutes compétitions confondues dont 3 en ligue 1). À 26 ans, et en regardant un peu dans le rétroviseur, vous changeriez quelque chose à votre carrière ?

IC : franchement, aujourd’hui je ne changerais rien à ma carrière. Ma carrière n’est pas exceptionnelle, c’est une carrière correcte. J’ai vécu des moments exceptionnels, des moments plus difficiles qui font aujourd’hui que je suis où je suis. J’arrive à marquer des buts et à être performant. Ca se passe bien, je suis heureux, je me sens bien donc je n’ai aucun regret sur la carrière que j’ai pu faire ou sur les choix que j’ai pu faire dans le passé.

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